« À force de sacrifier l’essentiel pour l’urgence, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel »
Edgar Morin, sociologue et philosophe.


Les bains de forêts dispensés Shinrin Yoku au Japon, le pays qui en a découvert les bienfaits, offrent un merveilleux outil de revitalisation, souvent préconisé dans les cures naturopathiques. A travers nos cinq sens connectés aux arbres, aux ciel et à la terre, il s’agit alors de faire le plein d’énergie et de silence. Mais aussi sur le plan physiologique d’encourager la vie de nos cellules. 



Comment réagit notre système nerveux ?
On sait désormais que le bain de forêt agit sur notre système nerveux. Il faudra attendre 2004 pour qu’une première étude scientifique sérieuse* établisse un lien entre forêt et santé. Les auteurs de l’étude ont pu mesurer que l’immersion en forêt mettait en veilleuse le système sympathique – qui nous permet en cas de stress de fuir ou de combattre mais qui s’accompagne d’une mobilisation de nos hormones et neurotransmetteurs- , activait à l’inverse le système parasympathique – celui qui permet de mettre au repos et en mode récupération notre système nerveux-, diminuait la pression artérielle, ralentissait la fréquence cardiaque, diminuait le taux de cortisol et d’adrénaline dans le sang et renforçait le système immunitaire.

la forêt apporte joie et bonne humeur un anti dépresseur

 Une bactérie du bonheur, la miccobacterium vaccae, très contrôlée dans le sol y compris forestier explique aussi cet impact bénéfique sur notre humeur. L’injection de cette bactérie inoffensive à des souris (Étude de l’université de Bristol*) a démontré que celle-ci agissait comme un antidépresseur sur les rongeurs. Et que les neurones activés, étaient ceux associés au système immunitaire. En respirant cette bactérie en forêt, en l’ingérant avec les crus légume-racine, nous absorbons M. vaccae et boostons notre système immunitaire et notre bonne humeur. Ce qui expliqueait notre sensation de bien-être après quelques minutes en forêt.



Et le chant des oiseaux ?
Les sons de la nature, le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles agitées par le vent, le craquement des troncs sont autant d’invitations à faire une pause pour notre ouïe souvent agressée.



Un système immunitaire très stimulé ?
Le système immunitaire est celui qui semble tirer le bénéfice le plus spectaculaire. Ainsi des mesures de l’activité des cellules tueuses NK (Natural Killer), pilier essentiel de notre immunité, ont permis de favoriser l’amélioration sensible de celle-ci. Ces lymphocytes qui font partie de la deuxième ligne de défense de l’immunité innée, atteints en attaquant et éliminant toute cellule cancéreuse ou infectée par un virus en larguant à l’intérieur de l’intrus ou de la cellule malade, des protéines poison, perforine, granzyme et granulysine. Ou différentes mesures portant sur ces NK après 3 jours et deux nuits passées en forêt, ont démontré les résultats suivants :

– L’activité de ces cellules tueuses après le bain de forêt a bondi de 52, 6 % passant de 17, 3 à 26 , 5 %.

– Leur nombre a augmenté de 50 %.

– La granulysine, protéine anticancéreuse, avait augmenté de 48 %, la granzyne B de 33 % et la perforine de 28 %.

– L’effet dans le sang perdurait pendant 30 jours.

Conclusion du Dr Qing Li : « Les bains de forêt à raison d’une fois par mois, suffisent à maintenir un taux élevé de NK ». Par ailleurs, les nombreuses recherches attendues sur les émotions positives comme celles qui procurent le spectacle de la nature (en réel ou en image dans les chambres des hôpitaux), inhibent que ce spectacle augmente le taux de cytokines pro-inflammatoires, des protéines médiateurs de l ‘inflammation, en charge de renforcer l’activité du système immunitaire.



Quelle est l’action des phytoncides ?
L’action des phytoncides est puissante sur notre santé.

Qui n’a pas saisi au cours d’une randonnée, les délicieuses senteurs qui s’échappent des arbres et varient selon les espèces ? Ces molécules que nous humons, s’appellent les phytoncides. Sécrétés par les arbres, ils les autorisent des attaques d’insectes, champignons et bactéries qui pullulent dans ce milieu. Les conifères sont les champions pour produire ces huiles naturelles sécrétées et dont la famille principale est constituée de terpènes à l’odeur si caractéristique au milieu des pins. Or il a été démontré que cette exposition aux phytoncides, provoque l’augmentation du nombre et de l’activité des NK (paragraphe précédent), l’amélioration de l’humeur, du sommeil et du niveau de stress.